Pionnier du changement, le Maroc a annoncé dimanche que ses écoles commenceraient bientôt à enseigner l’histoire et la culture juives dans le cadre du programme officiel – une première dans la région et dans ce pays d’Afrique du Nord, où l’islam est la religion d’État.

Cette décision fait suite à la décision du roi Mohammed VI du Maroc de normaliser les relations avec l’État juif dans le cadre d’un nouvel accord de paix historique négocié par l’administration du président américain Donald Trump et annoncé la semaine dernière.

La déclaration a eu « l’impact d’un tsunami », a déclaré à l’agence de presse française Serge Berdugo, secrétaire général du Conseil des communautés juives du Maroc, basé à Casablanca.

La décision sur le programme aurait été prise discrètement avant même que Rabat et Jérusalem ne normalisent leurs relations.

Selon l’AFP, la décision a été prise dans le cadre d’une refonte en cours du programme éducatif au Maroc, qui a débuté en 2014.

Cette décision vise à « mettre en évidence l’identité diversifiée du Maroc », selon Fouad Chafiqi, responsable des programmes universitaires au ministère de l’Éducation de Rabat.

L’AFP a en outre cité deux associations juives basées aux États-Unis – la Fédération séfarade américaine et la Conférence des présidents des principaux groupes juifs américains – affirmant qu’elles avaient « travaillé en étroite collaboration avec le Royaume du Maroc et la communauté juive marocaine » sur la réforme académique « révolutionnaire ». .

« Faire en sorte que les étudiants marocains découvrent la totalité de leur fière histoire de tolérance, y compris le philosémitisme marocain, est un vaccin contre l’extrémisme », ont déclaré les dirigeants des deux organisations dans un communiqué publié sur Twitter.

Dans le cadre de ce plan, deux nouveaux livres seront introduits dans le programme. Ils comprennent une description de la vie et de l’héritage des Juifs marocains sous le sultan Mohammed Ben Abdellah al-Khatib, un descendant de la dynastie alaouite qui gouverne le pays à ce jour.

Les livres, destinés aux quatrième et sixième années, comprennent des récits historiques datant du XVIIe siècle à nos jours.