Le secteur de l’immobilier est-il en crise au Maroc ? Alors que la presse et l’opinion publique marocaines semblent le penser, les projets immobiliers continuent d’affluer et la fédération nationale des promoteurs immobiliers reste optimiste.

Si la crise internationale a poussé certains gros opérateurs immobiliers et touristiques étrangers à se désister de gros projets de stations touristiques, les professionnels qui ont opté pour des immeubles d’habitations continuent leurs programmes. Est-ce à dire que tout va bien dans le meilleur des mondes Pas si sûr certes les projets ne s’arrêtent pas, mais les promoteurs admettent qu’ils ont subi un certain ralentissement de leurs ventes. Depuis, le marché semble reprendre, surtout dans le secteur du haut de gamme et du luxe.

Le vice-président de la Fédération nationale des promoteurs immobiliers (FNPI) et président de l’Association des promoteurs immobiliers de Marrakech, connaît bien le secteur et tient à préciser qu’il faut différencier les produits et leurs promoteurs pour dégager une vision plus nuancée de l’état du marché de l’immobilier au Maroc.

Le haut standing

Optimiste, il admet cependant une certaine régulation des prix du marché il faut dire que les tarifs à la vente ont subi une envolée vertigineuse au Maroc ces dernières années, surtout dans le haut standing À titre d’exemple, le prix au mètre carre à Marrakech, dans le quartier central du Guéliz, a été multiplié par presque 10 ‘ Quant au foncier, selon une étude réalisée pour le ministère de l’habitat, Cette situation a fait le bonheur des promoteurs et le ht des spéculateurs. Les responsables de cette impression de baisse des prix. Ces promoteurs improvisés « non professionnels », comme il le précise, ont produit des unités immobilières pas toujours qualitatives. Les prix y étaient donc surestimés en comparaison de la qualité livrée. Les acheteurs ne s’y sont pas trompés et ont donc fui ces produits Face à ce constat, ces « promoteurs » n’auraient eu d’autres choix que de baisser leurs prix, nous explique-t-il.

Certes, mais les prix cessent leur forte progression, même dans les projets de qualité mais pour le vice-président de FNPI, cette progression devait s’arrêter Et de préciser que « même sans la crise internationale, les prix avaient vocation à stagner et à se réguler La crise a simplement accéléré un processus inéluctable.

Pour les acheteurs, il est donc plus intéressant d’investir aujourd’hui sur un marché où les prix ne s’envolent plus et baissent même de façon légère chez certains d’entre eux certains promoteurs professionnels, s’ils ne baissent pas leurs tarifs de façon directe, n’hésitent cependant pas à lancer des promotions afin de convaincre les acheteurs Ainsi le groupe Ghita immobilier, connu à Casablanca pour la qualité de ses constructions, a lancé l’été dernier une option gratuite meublée jusqu’au 31 décembre, sur sa nouvelle résidence de Marrakech.

Non pas que les appartements ne se vendent pas, mais les acheteurs sont dans un certain attentisme Berrada, directeur général, précise que face à la crise COVID-19, les acheteurs, étrangers comme nationaux, veulent voir les prix baisser ou, a tout le moins, avoir l’impression de faire des affaires cette option meublée gratuite était donc une réponse proposée aux acheteurs qui semble-t-il ont apprécié.